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L'ART DU VITRAIL
Le choix du
terme
| Ce n'est qu'à partir du XVIIe siècle que
le mot "vitrail" fut couramment employé pour désigner
une clôture décorative de baie, le plus souvent de fenêtre
composée de pièces de verres
de couleurs serties dans
des plombs. Jusqu'alors on utilisait surtout ceux de
"verrine" ou de "verrière". Mais
aucun de ces termes qui viennent tous trois du latin ne
rend compte de l'extraordinaire pouvoir de fascination
que cet art monumental lié à l'architecture a exercé
pendant tout le Moyen âge et possède encore aujourd'hui. |
Les origines
| Elles restent mystérieuses et controversées.
Le verre existe probablement depuis le IIIe millénaire
avant J.-C. Dès l'époque
romaine et même avant, on utilisa des dalles de pierres
perforées et des montures de bois ou de plâtre enchassées
de matières translucides pour clore des ouvertures. Ce
mode de fermeture nommé claustra ou
transenne s'est poursuivi à Byzance et en Occident
pendant le haut moyen âge, avant d'être progressivement
remplacé par la baguette de plomb. Leur effet était
probablement uniquement décoratif. L'introduction de
figures et d'histoires peintes sur le verre, typique de l'Occident,
ne remonte qu'aux environs de l'an mil.
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Création de
la maquette
On part toujours d'une maquette coloriée
à l'échelle de 1/10° du vitrail à faire. Si le vitrail a des dimensions supérieures à 40 cm,
il faut utiliser des barres transversales pour solidifier
le tout. Cela doit aussi être indiqué sur la maquette.
Ces barres ne doivent pas couper une partie intéressante
du vitrail.
Quand le dessin est fait, on numérote chaque pièce sur
la maquette. On prend un calque de celui-ci et on y
indique la coloration, les couleurs des verres. On y
marque aussi ce qu'il faudra ôter pour le plomb par un
gros trait noir. On découpe alors le papier d'après les
lignes et on obtient en quelque sorte des "patrons",
le calibre. A l'époque du moine Théophile, on utilisait
une table enduite de craie avant d'utiliser des patrons
en tissu et au XVIe siècle, en carton
Sur cette photo, l'artisan travaille la maquette du
vitrail et cherche soigneusement les coloris qui
serviront le mieux l'intention de l'artiste
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La coupe des
verres
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Après avoir choisi les verres, on découpe
les calibres du patron. On les contourne sur le verre
avec le coupe verre et on fait sauter l'excédent avec
une pince ou un grugeoir (espaces creux en haut du coupe
verre)
L'introduction du diamant ne remonte qu'au XVIe siècle
Avant, on se servait d'un fer recourbé porté au rouge. |
La peinture
des pièces
Les pièces coupées, il faut les peindre.
La peinture appelée grisaille, est une préparation
qui a la propriété d'être vitrifiable. Elle se compose
d'oxyde de cuivre ou de fer, de verre pilé et d'un liant,
en principe à base d'acide acétique (vinaigre par
exemple) Voici le processus : on trace à
l'aide d'un pinceau de poils d'animaux , comme ceux du
blaireau, des dessins ou des hachures de couleurs
liquides ou pâteuses. Ces dessins exécutés sur des
verres incolores ou teintés étaient alors fixés par la
chaleur du four qui ne doit pas excéder 600°. A cette
température, la peinture s'incorpore au verre sans
dommage pour ce dernier. |
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La mise à
plomb
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La mise à plomb consiste à engager
successivement les contours de chaque pièce de verre
dans des baguettes de plomb (en forme de h) qui sont fixées
ensuite sur une table par des clous.
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La soudure
Ensuite, il faut passer à la soudure de
ce plomb. On utilise pour cela le fer à souder et de
petites baguettes d'étain. On chauffe le verre et avec
cet outil, on fait fondre l'étain à la rencontre de
deux plombs. On continue ainsi jusqu'à ce que tout soit
soudé. On enlève alors les clous de la table,
on retourne le vitrail pour souder l'autre côté. On
veille à son étanchéité en introduisant du mastic
sous les ailes des plombs. |
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La pose
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On pose le vitrail dans une solide
armature en fer forgé et on peut enfin admirer son
oeuvre... Ici, aux Iffs,
en Ille-et-Vilaine, restauration et repose d'une oeuvre
du XVIe siècle
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